[Seconde grève de la faim de Maria Lhande, directrice du...

précédente
/ 5 suivante
[Seconde grève de la faim de Maria Lhande, directrice du Trancanoir]
droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT1509 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
description André Merle, épouse Georgevail, dite Maria Lhande, directrice du théâtre "Le Trancanoir", 10, rue Juiverie, Lyon 5e. Inscription(s) sur l'image : "Maria / Lhande / fait la grève / de la faim / depuis 5 jours / Rendez-lui visite pour / soutenir son action" (banderole).
historique Voilà six jours que Maria Lhande, comédienne lyonnaise a commencé sa deuxième grève de la faim. Des travaux entamés dans l'immeuble qui abrite son théâtre ont causé des dégâts il y a un peu plus d'un mois. Un robinet laissé ouvert à cause de la négligence du responsable du chantier, d'après la comédienne, a inondé "Le Trancanoir". Aujourd'hui les quelque cinquante élèves de Maria Lhande retrouvent leur théâtre sans chauffage, ni électricité ! Ils ont d'ailleurs chacun assuré leur tour de garde, auprès de la comédienne pendant les cinq jours derniers. Mais aujourd'hui Maria est seule pour passer Noël : "Je ne leur en veux pas, il est tout à fait normal qu'ils passent les fêtes avec leur famille. Ils savent que je me bats pour eux, ils me soutiennent entièrement et le prouvent. Moi, je peux vivre, à 65 ans je suis à la retraite, je peux rester chez moi à tricoter. Mais ce théâtre c'est leur lieu d'expression. Il doit vivre". Il y a deux ans, la comédienne avait fait sa première grève de la faim. Elle avait alors obtenu gain de cause. Puisqu'elle avait réussi à éviter l'expulsion dont la menaçait son propriétaire. Elle n'était pas seule à l'époque, il y avait d'autres locataires. Actuellement, elle a seulement un voisin, une galerie de tableaux, qui semble mieux s'en sortir. En effet, les dégâts leur seront remboursés, assure le régisseur de l'immeuble. Maria Lhande reste ferme : "Après un mois de démarches diverses pour tenter d'obtenir quelque chose, je me suis découragée. J'ai appelé un expert pour qu'il chiffre les dégâts. J'ai ensuite donné mon dossier à mon assurance. Cette dernière me réclame les factures acquittées pour pouvoir attaquer l'assurance des autres. Aujourd'hui le courage me manque". Elle poursuit : "Pour les gens du chantier, ce serait facile de faire les réparations. Ils ont des électriciens, ça ne leur reviendrait pas cher". Le régisseur rétorque : "Elle est gentille, c'est une artiste... Elle a des idées bizarres. Pourtant tout est simple, il suffit que son expert s'arrange avec les assurances. Nous traiterons l'affaire à l'amiable comme cela se fait dans ce genre de cas et comme nous l'avons fait pour la galerie voisine". Des paroles qui font répondre à la comédienne que "l'on ne sort pas du problème". "Il me faudra toujours mes factures acquittées", explique-t'elle. "Où trouver l'argent ? c'est tourner en rond". Source : "Histoire d'eau" in Lyon Figaro, 25 décembre 1986, p.7.
note bibliographique 4 rue Duphot : Maria Lhande / mémoires recueillies par Andrée Georgevail, 2021 [BM Lyon, 6900 Z8.2 GEO]

Retour